2.0 Profil du secteur des btiments commerciaux2.1 PROFIL DU MARCH
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Le graphique 4 illustre le lien direct entre la consommation d?nergie et les missions de carbone entre 1990 et 2005. Les hausses enregistres sont surtout attribuables une hausse du nombre de nouveaux btiments, la croissance des charges auxiliaires, de plus fortes densits d?occupation et au contrle sous-optimal des btiments. Il convient de souligner qu?en 2004-2005, la consommation d?nergie et les missions de carbone ont amorc une lgre baisse. Plusieurs facteurs pourraient expliquer cette baisse, y compris la baissedu nombre de nouveaux btiments et/ou une augmentation de l?emploi de technologiesefficaces.
GRAPHIQUE 4: missions de carbone et consommation d?nergie des btiments commerciaux (1990-2005)[16]
Le secteur des btiments commerciaux comporte plusieurs caractristiques qui en font un choix raisonnable pour une tude de cas sectorielle pour dfinir un cheminement stratgique pour le Canada.
Les donnes publiques au Canada sur la consommation d?nergie dans le secteur des btiments commerciaux sont, en majorit, recueillies et analyses par l?Office de l?efficacit nergtique (OEE) de RNCan. L?Enqute sur la consommation d?nergie du secteur commercial et institutionnel est mene par RNCan et Statistique Canada et constitue une source fondamentale d?information sur le secteur. L?enqute la plus rcente a t publie en juin 2007 et comporte des statistiques allant jusqu?en 2005. On y dtermine qu?en 2005, il y avait 440863btiments commerciaux et institutionnels au Canada, couvrant une superficie totale de 672millions de mtres carrs.
Le tableau 2 fait ressortir d?autres statistiques importantes au sujet du secteur des btiments commerciaux du Canada. Celles-ci sont pertinentes pour comprendre les caractristiques de l?inventaire actuel. Elles aident dterminer le potentiel de rduction des missions du secteur et concevoir des instruments de politiques efficaces. La consommation d?nergie dsigne la quantit absolue d?nergie consomme chaque anne, en joules, par le secteur des btiments commerciaux. L?intensit nergtique est la quantit d?nergie consomme par unit d?activit (p. ex. la superficie) par an[17].
TABLEAU 2 : Statistiques nationales cls sur les btiments commerciaux[18,19]
Le secteur des btiments commerciaux a t divis en treize sous-secteurs aux fins de l?analyse pour le prsent rapport :
Les quatre principaux catalyseurs suivants influent sur la consommation d?nergie et les caractristiques du march pour le secteur des btiments commerciaux au Canada[20]
Le chauffage des locaux compte pour plus de la moiti de toute l?nergie consomme dans les btiments commerciaux du Canada. L?quipement auxiliaire, comme les ordinateurs, les imprimantes et autres dispositifs lectroniques personnels, est une source croissante de consommation d?nergied. Sur la liste qui suit, figurent les principales activits de consommation nergtique finale des btiments commerciaux. L?quipement auxiliaire est inclus dans les catgories des charges substituables and non substituables.
Le graphique 5 illustre la portion d?nergie consomme par chaque activit d?utilisation finale. Environ 85 % de l?nergie dont sont approvisionns les btiments est sous forme d?lectricit et de gaz naturel, comme l?illustre le graphique 6.
GRAPHIQUE 5 : Consommation d?nergie des btiments commerciaux, par utilisation finale[21]
GRAPHIQUE 6 : Consommation d?nergie des btiments commerciaux, par type de combustible[22]
L?ge des btiments est un important facteur dans la consommation d?nergie puisque leur intensit nergtique change avec le temps selon les normes et les technologies disponibles. Le graphique 7 illustre les changements de l?intensit nergtique des btiments canadiens avec le temps et le nombre de btiments du stock actuel pour chaque priode de construction. Il montre que 71 % des btiments commerciaux du Canada ont t construits aprs 1970, et que ceux qui ont t construits aprs 2000 affichent une plus faible intensit nergtique que ceux de toutes les autres priodes de construction[23], sans doute du fait de normes plus rigoureuses et de la disponibilit de technologies efficaces.
GRAPHIQUE 7 : Intensit nergtique (GJ/m2/an), selon l?ge des btiments[24]
Lorsque l?on conoit un programme stratgique, il faut tenir compte du fait que l?incorporation de technologies et de mthodes de design hautement efficaces dans les nouvelles constructions est souvent un choix plus logique et abordable que la rnovation d?un btiment existant. Cependant, les btiments commerciaux sont rnovs en moyenne tous les vingt ans environ pour que leurs propritaires puissent prserver leur valeur et attirer des locataires, et chaque point de renouvellement des immobilisations reprsente une occasion d?accrotre l?efficacit nergtique d?un btiment. Les responsables des politiques devraient profiter de ces occasions pour l?installation d?un quipement conergtique, lorsqu?ils conoivent les politiques, pour ne pas avoir imposer des mesures prmatures de modernisation qui ne sont pas grables, d?un point de vue conomique, pour les propritaires d?entreprises.
L?objectif premier du prsent rapport est de dfinir un cheminement stratgique pour atteindre d?ici 2050 la cible de rduction de 53 Mt CO2 par anne du secteur des btiments commerciaux. Pour ce faire, il est primordial de comprendre comment les missions de carbone sont produites par le secteur et peuvent tre rduites par l?adoption de technologies et de modes de conception efficaces.
Les missions de carbone du secteur des btiments commerciaux sont la consquence d?un ventail d?activits oprationnelles nergivores, d?o la corrlation entre l?efficacit nergtique et la rduction des missions de CO2. En 2006, les missions de carbone du secteur des btiments commerciaux taient de 60,4 Mt (y compris les missions attribues la production d?lectricit)[25]. Sur ce chiffre, 33,6 Mt (56 %) proviennent de la consommation directe de combustible (par exemple, la combustion sur place du gaz naturel pour le chauffage des locaux et de l?eau), tandis que le reste des missions, soit 26,8 Mt (44 %), est attribu la production d?lectricit.
Dans le rapport, on tient compte pour l?analyse de modlisation la fois des missions directes et des missions attribues. On trouvera dans le graphique 8 les divers montants pour chacun des sous-secteurs ainsi que les missions de carbone des btiments commerciaux par sous-secteur. On y montre que les sous-secteurs FAI (finances, assurances et immobilier) et Vente au dtail mettent la plus grande quantit de CO2 du secteur, suivis du sous-secteur ducation puis du sous-secteur Alimentation, hbergement et loisirs. Les sous?secteurs des services publics sont les plus faibles metteurs de l?ensemble du secteur.
GRAPHIQUE 8 : missions directes et attribues par sous-secteur (2008)[26]
Comme on l?a dj soulign dans le graphique 6, l?lectricit compte pour prs de 36 % de la consommation d?nergie des btiments commerciaux du Canada, d?aprs les estimations pour 2008. Cette lectricit est gnre par diverses sources et divers degrs, dans diverses rgions. Certaines provinces, comme la Colombie-Britannique, le Manitoba, le Qubec et Terre-Neuve-et -Labrador, produisent la plus grande partie de leur lectricit au moyen de sources hydrolectriques ne produisant pas d?missions.
Le graphique 9 illustre l?ventail de la production d?lectricit par type de combustible dans tout le pays. En raison de la forte intensit de carbone de leur mode de production de l?lectricit, l?Alberta, la Saskatchewan, l?le-du-Prince-douard et la Nouvelle-cosse ont tout intrt accrotre l?efficacit nergtique de leurs btiments, tandis que la Colombie?Britannique, le Manitoba, le Qubec et Terre-Neuve-et-Labrador ont moins d?incitatifs directs pour accrotre l?efficience de la consommation d?lectricit en vue de rduire les missions.
GRAPHIQUE 9 : Production d?lectricit du Canada par type de combustible (2003)[27]
Du point de vue de l?laboration de politiques, il faudrait envisager des degrs divers d?incitatifs la rduction de la consommation d?lectricit pour ce qui est des missions de carbone. Il est aussi important de souligner qu?outre la rduction des missions de carbone des rgions qui sont tributaires de la production d?lectricit forte intensit carbonique, la rduction de la demande d?lectricit aux heures de pointe prsente d?autres avantages environnementaux indirects. La rduction de la consommation d?nergie par le biais d?une efficacit nergtique accrue dans le secteur des btiments commerciaux prsenterait les trois avantages suivants:
Le partenariat complexe que constituent les gouvernements fdral, provinciaux et municipaux, aborde les questions de design urbain. Le gouvernement fdral est souvent en cause dans l?laboration de politiques, tandis que les gouvernements provinciaux et territoriaux s?occupent de dossiers municipaux et les municipalits excutent les instruments de politique. L?utilisation efficace des ressources naturelles et la rduction des polluants et des missions de CO2 l?chelle rgionale sont une proccupation nationale. Dans le prsent rapport, on se concentre sur les choix de mesures stratgiques l?chelle fdrale. Toutefois, le cadre rglementaire canadien et les programmes d?incitation relatifs la consommation d?nergie des btiments commerciaux concernent tous les ordres de gouvernement, ce qui complique la tche des constructeurs qui doivent se tenir au fait des modifications des politiques et des ressources disponibles.
Les provinces, les territoires et les municipalits du Canada ont le contrle juridictionnel des codes du btiment, des approbations de plans de situation et des processus d?octroi de permis et d?inspection des btiments. Pour la plupart, les codes du btiment sont conus au niveau provincial et territorial et sont appliqus au niveau municipal. Souvent, les codes du btiment provinciaux s?inspirent du modle du Code national du btiment, prpar centralement sous l?gide de la Commission canadienne des codes du btiment et de prvention des incendies.
Les grands principes de la politique nergtique fdrale du Canada, tels qu?ils sont tablis par RNCan, comprennent une orientation sur le march, le respect des comptences juridictionnelles et du rle que jouent les provinces et, le cas chant, une intervention cible dans les processus commerciaux en vue de l?atteinte d?objectifs stratgiques particuliers[28]. La durabilit de l?environnement est un objectif stratgique qui peut ncessiter l?intervention du gouvernement et ceci est valable pour l?efficacit nergtique. L?OEE, dont les bureaux sont RNCan, est la principale ressource fdrale pour la rglementation, l?information et les incitatifs pour l?efficacit nergtique des btiments commerciaux. Le prsent rapport insiste sur le rle fdral dans ce secteur.
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c Un joule est une unit internationale de mesure de l?nergie ? l?nergie produite par un courant d?un watt mis pendant une seconde. Il y a 3,6 millions de joules dans un kilowatt/heure. Un ptajoule (PJ) quivaut 1 1015 joules et un gigajoule (GJ) quivaut 1 x 109 joules.
d L?quipement auxiliaire consiste en appareils directement branchs sur une prise lectrique. Ils consomment de l?lectricit et gnrent de la chaleur, ce qui augmente la charge de l?quipement de climatisation. Les ordinateurs comptent pour environ 55 % de la charge auxiliaire.
e Les dispositifs charge substituable comprennent ceux qui peuvent utiliser une autre forme d?nergie que l?lectricit (p. ex. les cuisinires et les schoirs au gaz).
f Les dispositifs charge non substituable comprennent ceux qui consomment de l?lectricit et qui ne peuvent pas utiliser d?autre forme d?nergie. Cette utilisation finale peut tre considre principalement comme une charge branche , y compris les dispositifs consommateurs d?lectricit que l?on trouve dans les immeubles commerciaux, comme les ascenseurs.